Bien plus que la première utilisation : comment l’entraînement aux exosquelettes libère leur plein potentiel
- sofiadani3
- 9 juil.
- 4 min de lecture
Une découverte captivante : l’équipe R&D d’Auxivo a observé que les utilisateurs expérimentés de nos exosquelettes bénéficiaient d’un soutien musculaire nettement supérieur à celui des personnes qui les portaient pour la première fois. Était-ce simplement lié à un meilleur ajustement ? Ou y avait-il autre chose derrière ? Dans cet article, nous expliquons comment cette observation a donné lieu à une étude scientifique structurée – avec des dizaines de participant·es, des milliers de squats et beaucoup de sueur – pour déterminer si l’efficacité des exosquelettes s’améliore réellement avec le temps.

Le point de départ
Chez Auxivo, nous réalisons régulièrement des mesures biomécaniques dans le cadre du développement produit ou en collaboration avec des partenaires de recherche. Nous utilisons notamment l’électromyographie (EMG) pour comparer l’activité musculaire avec et sans exosquelette.
Et là, un constat intrigant : notre propre équipe semblait bénéficier bien davantage du LiftSuit – notre exosquelette de soutien dorsal – que les nouveaux utilisateurs externes.
Notre première hypothèse : c’est normal, nous connaissons parfaitement le LiftSuit. Nous savons comment le positionner, l’ajuster et l’activer correctement. Peut-être que nous savons simplement mieux l’utiliser ?

Mais une autre explication s’est révélée encore plus intéressante : et si le corps et le cerveau des utilisateurs expérimentés s’étaient progressivement adaptés à l’exosquelette ? Et s’ils avaient appris à l’utiliser consciemment – ce qui expliquerait une amélioration tangible du soutien ressenti ?
Le regard scientifique
Les études antérieures testaient généralement les exosquelettes avec des personnes novices. L’une d’entre elles n’avait constaté aucune différence d’activité musculaire avant et après une courte phase d’adaptation – mais elle ne comprenait que 180 squats. De notre côté, nous en avions déjà effectué des milliers. Alors, une question s’est imposée : combien de temps et d’entraînement faut-il réellement pour que le corps et l’esprit s’adaptent à un exosquelette ?
Déroulement de l’étude
En collaboration avec l’ETH Zurich, nous avons conçu une étude structurée. Vingt et un participant·es n’ayant jamais utilisé d’exosquelette ont effectué chacun·e 1 000 squats, répartis sur quatre séances d’entraînement distinctes avec le LiftSuit.

L’ajustement et l’activation de l’exosquelette ont été réalisés à chaque fois par des formateurs certifiés, afin d’éliminer tout biais lié à la tenue de l’appareil.
Un délai minimum de 48 heures était respecté entre les séances – un temps suffisant pour permettre les processus dits d’apprentissage moteur. En neurosciences, ce terme désigne la manière dont le cerveau affine les mouvements par la répétition, améliore la coordination et devient plus efficace. Un élément clé de ce processus réside dans les phases de consolidation – ces pauses entre les sessions pendant lesquelles les nouveaux schémas moteurs se fixent, notamment durant le sommeil. Cette alternance entre effort intense et récupération ciblée a permis aux participant·es d’intégrer progressivement l’exosquelette dans leurs mouvements.

Le soutien musculaire a été mesuré avant et après l’entraînement, via EMG sur les muscles du dos.
Des résultats inattendus
Même pour nous, les résultats ont été étonnants. Nous nous attendions à une amélioration du soutien grâce à l’habitude – mais l’effet s’est révélé bien plus marqué que prévu :
Lors d’une inclinaison statique vers l’avant, la réduction de l’activité musculaire a doublé : passant d’environ 20 % à près de 40 %.
Lors du soulèvement dynamique avec squat :
Le soulagement au niveau du haut du dos est passé de 23 % à 29 %.
Celui au niveau du bas du dos de 10 % à 21 %.
Une conclusion s’impose : avec le temps, les utilisateurs apprennent à mobiliser l’exosquelette de manière plus efficace – et le soutien réel s’en trouve renforcé.

Quelle portée pour la pratique ?
La principale leçon à retenir : lors de l’introduction d’exosquelettes sur le lieu de travail, il est crucial de prévoir une phase d’adaptation. Les premières impressions peuvent être trompeuses – l’équipement peut sembler inhabituel, et le soutien ne se fait pas encore pleinement sentir. Mais au fil du temps, l’exosquelette devient un réflexe pour de nombreux utilisateurs, et le soulagement musculaire augmente de manière significative. Permettre une adaptation naturelle au système, c’est garantir des évaluations plus réalistes et de meilleurs effets à long terme.
Cette conclusion est également précieuse pour les chercheurs et les développeurs : les études se concentrant uniquement sur les primo-utilisateurs risquent de sous-estimer le véritable potentiel des exosquelettes.
Nos résultats partagés avec la communauté scientifique
Les résultats de cette étude seront partagés avec l’ensemble de la communauté de la recherche et des praticiens en exosquelettes. Nous avons présenté nos conclusions lors de deux événements clés : le 30e Congrès de la Société Européenne de Biomécanique à Zurich, et nous les présenterons également lors de la conférence WearRAcon Europe 2025 à Düsseldorf. Des résumés incluant une méthodologie détaillée et les résultats sont publiés dans le cadre de ces conférences, contribuant à enrichir la compréhension de l’impact de la phase de familiarisation sur les performances des exosquelettes.
Envie d’en savoir plus ?
Vous souhaitez savoir comment appliquer ces résultats à votre environnement de travail, en apprendre davantage sur le LiftSuit ou participer à de futures recherches ? Contactez-nous. Discutons ensemble de la manière dont les exosquelettes peuvent réellement apporter un soulagement durable et un avantage opérationnel à votre équipe.


